Un concert vraiment à part de par sa durée, sa situation, sa liberté, son son brut.
A première vue, on croirait écouter le groupe répéter devant un parterre de chanceux : sur les premières notes du boot on entend Edge et Adam régler leurs balances le temps que Bono prenne la parole pour expliquer brièvement les raisons de ce concert gratuit à la foule et avant d'entamer la (première et) sans doute plus mauvaise version de All Along the Watchtower jamais jouée par le groupe (Dixit le groupe lui-même) ...
Cette même version que l'on retrouve (arrangée et mixée) sur Rattle and Hum.
D'emblée, et dès le premier morceau, il apparaît flagrant que le groupe est là pour se lâcher, mais aussi, pour faire passer ses messages.
En témoigne le discours pendant le break de Sunday Bloody Sunday, très proche de la version du film Rattle and Hum (et tout aussi explicite) ou encore Silver and Gold pour l'aspect "message" et la présence de Out Of Control dans la set-list de suite après, chanson finalement peu jouée pendant le Joshua Tree Tour .
Autre aspect du boot qui saute aux yeux : l'aspect brut du son, la guitare en particulier. C'est d'ailleurs un des rares concert de cette époque et d'après où c'est si flagrant. On notera l'absence de séquenceur ; on a quatre personnes qui jouent sur une scène improvisée, et c'est cela vraiment qui donne à ce concert une dimension magique.
Quel son sur le solo de Silver and Gold !!!!! Quelle décontraction sur le break de Trip Through your wires!!!
U2 ne nous ayant guère habitué à une telle liberté sur scène pour les nombreuses contraintes de show que l'on connait que tout cela mérite d'être souligné ici.
Cette liberté de création se matérialise à son apogée sur la superbe version de Pride qui clôt ce concert. (A la suite d'un Help - celui des Beatles - chanté A Capella et plutôt poignant).
Un Pride d'anthologie donc, qui dure près de 10 minutes pendant lequel Bono s'en ira "tagger" la célèbre fontaine de la place sur laquelle se déroule le concert (Cf encore le film Rattle and Hum, images mixées sur All Along the Watchtower ).
Un break de près de 4-5 minutes ou Edge s'essaie à faire chanter le public pour se lancer dans un "solo de delay" (Impossible à décrire ;-) attendant le retour de son compère. Une version vraiment incroyable (On aime ou on n'aime pas...).
En bref, un concert vraiment incontournable, étonnant et magique au milieu de la première vraie tournée des stades de U2 dans son histoire. |